En février 2018, j’ai commencé à travailler pour Dioxyde de Gambettes, GO2. Le premier jour, la tournée était facile, avec seulement le courrier et les colis d’Actiris. On me montre le dépôt chez eux, deux antennes et puis go je démarre. Je suis sur la boucle Sud. Cela veut dire que je m’occupe des antennes de Saint-Josse, des bureaux de la rue Royale, de Schaerbeek, d’Evere, des deux Woluwe, d’Auderghem, de Watermael Boitsfort, d’Etterbeek et d’Ixelles. Une belle boucle d’une bonne vingtaine de kilomètres. J’ai de la chance : pour mon premier jour, je ne transporte que du courrier, pas de colis. Par la suite, j’aurai de beaux chargements avec des tailles de boites assez variées et parfois beaucoup de courrier.
Je vais assez vite commencer à livrer d’autres choses. L’une des livraisons la plus aléatoire est le matériel didactique pour TADA (Toekomst Atelier de l’Avenir). Parfois c’est très peu et très léger, parfois c’est tout l’inverse… En général, ça ne déborde pas trop du vélo, mais je me souviens de cette fois où j’ai transporté les cartons des bricolages et où ça a vachement bien pris le vent ! C’est à voir ici pour ceux qui veulent.
À côté de ça, je commence aussi à livrer de la nourriture dans des bacs isothermes. Cela va d’une cantine d’entreprise à un restaurant solidaire. C’est l’occasion de voir les procédures de sécurité liées au fait d’entrer dans un bâtiment aussi important. Je rigole très fort intérieurement quand le garde bugge quand il voit le vélo (bah oui, il doit renseigner une plaque d’immatriculation sur son papier, il fait comment ??? ) et quand on lui donne le nom de GO2. Comme les gardes changent souvent, on a rarement le même et du coup c’est le même cirque à chaque fois.
Parmi les autres livraisons de colis, nous nous occupons de vêtements, d’huiles essentielles, de bières, de flyers,… Cela permet de jouer à Tetris tous les jours ! On apprend les empilements qui fonctionnent, les formes un peu ennuyantes qui débordent,…
Après 7 mois, je commence les livraisons pour la boulangerie. C’est l’étape au-dessus. Certaines viennoiseries sont très fragiles. Tout n’est pas emballé dans des contenants sympathiques : il y a des petits et des grands sacs ainsi que des petits et des grands bacs. Et ce n’est pas nous qui choisissons, car cela dépend de la marchandise que le client a commandé. Il me faut quelques semaines pour arriver à être relax sur cette tournée, parce que la marchandise est fragile, mais aussi parce que le timing est très important. Tous les magasins n’ouvrent pas à la même heure, mais tous veulent être livrés le plus tôt possible. Il faut donc établir un ordre de priorité pour les magasins. La liste d’adresses varie un peu de mois en mois et change parfois complètement pendant les vacances. Pendant ces dernières, on se dit qu’on a moins d’adresses, donc c’est plus cool, mais les horaires changent parfois aussi, donc au final, on doit ré-inventer les ¾ de la tournée. Pour certaines tournées, on doit rester flexible et patient, car si les baguettes ne sont pas sorties du four, bah on ne peut pas les livrer. Fin 2019, la boulangerie ouvre un autre atelier et fournit plus vite les pains et les baguettes, donc ce problème-là ne se pose quasiment plus aujourd’hui.
GO2 ne cesse de grandir en termes de nombre de pédaleurs et de vélos, mais aussi en termes de colis transportés et de clients qui font appel à nous. En septembre 2019, il va même y avoir un gros changement : l’apparition des remorques. Nous avions déjà une petite remorque qui nous aidait quand le vélo était juste trop petit, mais là on passe à des remorques « de compétition ». C’est-à-dire des remorques FlexiModal. Celles-ci nécessitent obligatoirement un vélo à assistance électrique, car on y met plus de 100kg. On va en tirer de deux types : ouverture par le haut et ouverture par l’arrière. Mais tirer ces remorques signifie aussi que l’on peut désormais livrer de gros clients qui ont leur propre dépôt. Nous travaillons avec Multipharma ainsi que Proximus et l’Oréal. Nous avons donc de nouvelles procédures à respecter et de nouveaux outils de travail. Pour moi, c’est une évolution du métier, mais il faut aimer cela. C’est certain que tirer la remorque pendant 5h et ne gérer que des colis, ce n’est pas du tout pareil que d’avoir 15 enveloppes de courrier ou du pain. Cela rend le métier varié et intéressant, car ne livrer que du courrier et des colis, c’est lassant à la longue. Maintenant, je peux travailler 3 jours par semaine et faire 3 journées totalement différentes. D’une certaine façon, c’est relaxant car on ne doit pas réfléchir aux mêmes choses tous les jours.
A l’aller. Au retour.