Les 26 et 27 février 2021, j’ai participé à mon premier challenge d’ultra-cyclisme : le GravelMan Flandres. Je reviens ici, avec moult détails, sur toutes les étapes de cet événement. Étant donné que je suis incapable de me limiter dans ce que je vous raconte, j’ai découpé le récit des événements en plusieurs articles. Je m’excuse si vous trouvez ça long, mais c’est comme ça que j’avais envie de procéder. C’est long mais j’assume (et puis, quand c’est long, c’est bon 😉 ).
Mes objectifs
Quand je me suis inscrite au GravelMan Flandres, l’idée était de tester mon nouveau vélo en vue de la Race Around The Netherlands et de Panache mais aussi de me tester sur du dénivelé. La seule fois où j’ai fait des montées un peu compliquée, c’était au Thier de Huy et dans le Condroz pendant mes vacances, en septembre 2020. Mais j’étais chargée et j’ai été fainéante, donc je suis assez vite descendue pour pousser mon vélo. Et à Panache, on parle quand même de monter le ballon d’Alsace et le col du Grand Colombier. Il ne s’agira pas d’être une moule là-dedans.
Le parcours du GravelMan Flandres était donc un terrain d’entraînement parfait ! 345km en passant par les monts flandriens : mont Kemmel, mur de Grammont, Koppenberg,… Temps limite de 50h, C’était très large. Sauf que … je n’avais pas reçu mon nouveau vélo avant le GravelMan. Commandé en octobre 2020, il était censé arriver fin janvier 2021. Fin février, il n’était toujours pas là. J’ai donc fait le GravelMan avec mon VTC Hoprider 500 de chez Décathlon. En soi, ce n’est pas un problème, car c’est avec lui que j’ai réalisé toutes mes longues distances jusqu’à maintenant. Je sais juste que ses 17kg à vide sont durs à trainer pendant plusieurs jours d’affilée. Mais ce n’est pas comme si j’avais eu 20000 options. Et je n’ai pas voulu emprunter un vélo, car il n’aurait pas eu mes réglages.
Après quelques calculs et checks de la carte, je comptais être de retour à Roubaix le samedi midi avec une moyenne de 18km/h.
La préparation
En terme de préparation physique, je n’ai rien fait de spécial. En effet, grâce au boulot, j’avais déjà 1500km dans les pattes à la fin du mois de février 2021. Mais ma dernière longue sortie datait du 6 décembre 2020 où j’avais fait 200km avec Cubi et Armin. J’ai donc plutôt préparé le tracé. En revanche, je n’ai pas cherché tous les pourcentages et les distances des côtes que nous allions faire, car je ne voyais pas en quoi ça me préparait. Ce que j’ai cherché, ce sont des magasins et autres lieux de ravitaillement. On n’allait pas être perdus au milieu de nulle part, mais 45 km sans rien pour se ravitailler, ça peut poser problème. Je suis arrivée à trouver 10 endroits sur tout le parcours. Certains étaient des passages en centre-ville avec pas mal d’options différentes. J’avais prévu un magasin de donuts pour le petit déjeuner du vendredi qui constituerait un premier objectif à atteindre. À cela, on peut ajouter tous les autres endroits que je n’ai pas repérés, mais qui se sont aussi trouvés sur le passage.
Je me suis ensuite penchée sur le parcours pour trouver un endroit où loger. Je ne voulais pas me bloquer avec les contraintes horaires d’un hôtel et risquer de perdre une réservation si je n’arrivais pas à temps. De plus, je voulais tester mon matériel de bivouac en condition froide (2-3°). Je me suis dit que j’arriverais à faire 235km le premier jour. À du 18km/h de moyenne, ça fait 13h sur la selle. Rajoutons les pauses, et je devais arriver à m’arrêter avant le couvre-feu de minuit sans soucis. Pourquoi 235km ? Je sais en faire 250, mais je me sui dit qu’avec le dénivelé, il vallait mieux en prévoir moins, car je serais plus vite fatiguée. Bon, ça c’était la théorie. La pratique ne s’est pas tout à fait déroulée comme ça… J’avais repéré une église aux alentours du km 235 et je m’étais dit qu’il serait pas mal de se poser sur la pelouse qui l’entoure. Note pour vous-même : vérifiez les dates sur les images Google Street View … Il n’y avait pas l’once d’un brin d’herbe quand je suis passée devant … Mais comme je ne suis jamais arrivée là pour la nuit, ça n’a pas posé de problème.
Quinze jours avant le week-end fatidique, nous recevons les informations pratiques et le tracé GPX. Je fais glups en lisant tout ce qui est nécessaire. Ok, la couverture de survie se trouve facilement, mais le certificat médical attestant d’une bonne condition physique me reste en travers de la gorge quelques jours. Je sais que c’est parfois demandé en ultra-cyclisme, mais là on parle de faire 345km en 50h. Ce n’est pas forcément un effort intensif. Je ne m’attendais donc pas à devoir fournir une preuve de mon état. Là où je râle aussi, c’est que je n’ai plus vu mon médecin traitant depuis 10 ans. Je n’ai rien eu de grave qui a nécessité une visite médicale. Et, déjà à l’époque, il y avait des délais de plusieurs semaines pour avoir un rendez-vous avec lui. « Qu’est-ce que ça va donner en ces temps de Covid ? », me dis-je. Je demande autour de moi et c’est Jack, mon collègue qui participe aussi, qui trouve un médecin du sport disponible rapidement. Allé hop, go pour le rencontrer alors. Il établit facilement mon attestation et me recommande de passer plus tard un test d’effort pour quand même déceler d’éventuels problèmes. En même temps, je me dis que l’avoir sous la main, ça peut s’avérer pratique si jamais j’ai un pépin. On va dire que ce n’était pas une visite pour rien, mais 38€ pour un bout de papier et 10 min de rendez-vous, heu bof quoi. Mais j’ai tout ce qui est demandé par l’organisation, donc c’est cool !
En plus des informations reçues, nous sommes invités à rejoindre un groupe What’s App. Il me faut quelques jours pour prendre la température du groupe. Au début, ça parle beaucoup taille des pneus et transmission à prendre. Clairement, il y a des gens qui se connaissent déjà et ça se ressent dans la façon dont ils se parlent. Pour des personnes extérieures, c’est un peu bizarre et ça ne fait pas très sérieux. Mais il s’agit d’une petite dizaine de personnes sur les 160 participants, donc ce n’est pas représentatif du groupe. Chacun peut poser ses questions et on lui répond (même si c’est parfois fait de façon un peu moqueuse). Je garde un œil sur le groupe, mais je comprends vite que c’est plus pour discuter et chiller que pour avoir un canal d’information.
Il n’y a pas de départ groupé pour cause de Covid, donc on peut partir quand on veut. Sauf qu’avec Cubi et Jack, les deux amis qui sont avec moi, on a quand même pas envie de commencer en milieu de journée le vendredi. On se décide pour un départ à 7h le vendredi matin. Cet horaire ne colle pas avec l’horaire des trains pour aller jusqu’à Roubaix … Nous y allons donc la veille. Cela nous permet aussi de faire le check-in à l’aise sans devoir courir dans tout Roubaix avant de partir rouler. Il nous faut donc un logement. Grâce à la magnifique cyclosphère, Abrys se propose de nous héberger tous les trois à 300m du lieu de départ ! Extra ! Nous voilà donc prêts pour ce GravelMan et il ne nous reste plus qu’à attendre d’être le jeudi 25 février pour attraper le train de 14h47 qui va à Mouscron !
Je fais un check de mon vélo la veille. Je change un de ses patins de frein plus usé que les autres et j’embarque le reste des patins avec au cas où je devrais en changer pendant le challenge. Je lui fais un bel entretien complet et il est quasi tout propre une fois le jour venu. Pour les fans des listes, voici exactement ce que j’ai emporté avec moi :
Sacoche de guidon
- batterie externe avec 3 câbles USB (GPS, smartphone et GoPro)
- la GoPro
- le smartphone
- mon portefeuille
- mes clés
- du gel hydroalcoolique
- 3 masques
- des lingettes pour se laver les mains (et autres parties du corps)
- un déo
- l’appareil photo (qui n’a pas servi)
Fonte arrière droite
- ma tente de bivouac
- mon matelas
- mon « sac à viande »
- un coussin gonflable
- une petite bâche (90*70cm) pour isoler du sol la nuit, pique-niquer,…
- des lunettes de soleil (que je n’ai pas mise)
- les « legs warmers »
- un jersey manche courte et des mitaines (dès fois qu’il fasse vraiment bon)
- une paire de gants fins
- un haut manches longues pour basse température
- la chasuble obligatoire
- un essuie compact
Sacoches sur le porte-bagages et à l’avant du cadre du vélo
Je les destine au transport de nourriture. Je pars avec 8 barres de céréales, 4 mars, 4 compotines, un paquet de bonbons acidulés, un coca et deux gourdes d’eau. Je trouverai le reste en chemin.
Je porte
Un tee-shirt, une veste manche longue doublure hiver, ma veste Rapha GO2, un cuissard, un pantalon de rando transformable en short (oui, j’étais super optimiste sur la météo ^^), mes converse en gore tex et une paire de chaussettes mid season.
Hello,
Superbe retour d’experience !
Est-il possible d’avoir la trace GPX ?
Bonne journée
Hugo
Hello, l’orga a demandé à ce qu’on ne la partage pas mais tu peux te servir sur Strava … (la mienne n’est pas complète du coup par contre)
Hello, merci pour le partage d’expérience ! Je suis inscrit pour l’édition 2022. J’ai un certificat médical en ma possession précisant la non contre indication à la pratique du cyclisme en compétition. C’est suffisant ? Ou faut-il une autre mention spéciale ? Merci d’avance pour ton retour !
Hello, ce sera suffisant 🙂