Lectrice, lecteur, bienvenue dans ce second article de blog qui retrace ma préparation à la North Cape 4000, une aventure d’ultra cyclisme qui va m’emmener de Turin au Cap Nord en juillet et août 2023.
Le physique
Je vous ai laissé à la fin du précédent article de blog après les six premières semaines d’entrainement. La fin de 2022 ainsi que le début de 2023 n’ont pas été très glorieux. Je ne sais pas comment il a fait chez vous, mais chez nous, en janvier, il y a eu quasiment que du vent et de la pluie. Rien de bien motivant pour sortir.
De plus, je me suis légèrement foulée la cheville en février, ce qui m’a gênée pendant 3 semaines. Impossible de continuer les exercices de fitness à la maison dans ces conditions. Une fois la cheville rétablie, j’ai commencé à faire de la marche à pied car j’en avais marre du fitness. À chaque fois, j’ai fait des séances de 45 min avec un rythme de 11 min/km. Je ne suis pas retournée à la piscine, car le trajet et les horaires d’ouvertures créaient trop de contraintes. Ajoutez à tout cela un rhume en janvier et un rhume en avril qui m’ont mis out 10 jours à chaque fois.
Ce que j’ai quand même fait, c’est du roller ! J’ai déjà parcouru 234 km depuis le début des séances en décembre ! Fin avril, j’ai même eu des nouveaux rollers qui rendent ma pratique plus facile car les roulements sont neufs, les roues plus grandes… Je peux donc pousser encore plus fort dessus pour aller encore plus vite ! Depuis mars, les sorties font toujours au moins 5 km (en moins de 45 min). On a même poussé jusqu’à faire 18 km en une fois ! Et on a fait plusieurs séances de plus d’une heure, mais à un rythme plus lent.
Est-ce efficace, me demandez-vous ? Eh bien oui ! Comment je le sais ? Tout simplement car pendant le BRM 200 du 4 mars, je n’ai eu aucun problème à monter des côtes à 7%. Et j’ai même grimpé une côte de 14%, avec un petit break dedans certes, mais je l’ai montée sur le vélo ! Par contre, je n’ai pas fini ce BRM ni celui du 5 mars car le mental a eu du mal. J’ai eu trop froid le 4 et pas assez de motivation le 5. Au lieu de faire 2*200km, je n’ai fait que 63 et 112km. Il faut avouer que le stress du boulot m’est fort rentré en tête en mars et avril, donc il a été dur de me concentrer sur des sorties longues. D’ailleurs, pour des besoins de repos, je n’ai pas été faire le BRM de Jette le 22 avril ni mes deux jours dans les Ardennes juste après. J’avoue avoir été ennuyée de devoir annuler ce week-end vélo, mais j’avais besoin de ne rien faire et de rattraper du sommeil.
Logistique compliquée ?
Un gros challenge de la NC4K est le fait d’aller au départ et de revenir du bout du monde. Coup de chance, il n’y a que deux TGV à prendre pour arriver à Turin. Mais il faut démonter le vélo. Tant pis, j’ai le temps de vérifier à Turin que tout roule bien avant de prendre le départ. Mi-avril, je suis entrée en possession de mes tickets pour le trajet aller, c’est déjà ça en poche !
Pour le retour, j’ai décidé de ne pas prendre l’avion. Tout simplement car je ne veux pas que mon vélo soit perdu ou abimé. Vous allez me dire qu’il y a plein de cyclistes qui voyagent sans souci, mais moi je suis trop parano là-dessus. Je garde au maximum mes yeux sur mon vélo. Je vais donc avoir un périple de 5 jours pour rentrer en prenant plusieurs bus, plusieurs trains et un ferry. À part le ferry, rien n’est encore réservé. Il n’y en a que trois par semaines donc je n’ai pas trop le choix, je le prendrai le 19 août au soir. Ce qui me laisse du 15 au 19 pour traverser la Norvège et faire du tourisme à Oslo.
Le 1er mai, nous avons reçu la pré-trace et là, surprise ! 4474 km de long je vous prie ! AH OUAIS !!!! C’est impressionnant, mais en même temps, si je me laisse 100 km pour le dernier jour, je dois faire 4374 km en 24 jours, soit 182 km par jour. J’estime que c’est gérable. Par contre, le ferry pour aller du Danemark à la Norvège pendant la course est déjà fort rempli donc l’organisateur nous a fourni plusieurs options. Je vais les garder en tête, mais le ferry initial me plait bien. Il y a 11 h de traversée et de nuit donc c’est du repos « gratuit ». Mais, au moment d’écrire ces lignes, il n’y a pas de cabine de libre avant le 1er août. Parfait, cela coïncide avec mon timing ! La situation reste à surveiller, mais je suis confiante.
Nous avons donc reçu la trace et j’ai commencé à regarder par où nous allons passer. En plus du kilométrage journalier, ma stratégie de course est de dormir en bivouac deux nuits puis une nuit à l’hôtel. Mon instinct a été de commencer à chercher des campings sur la route mais c’est une contrainte. Vais-je m’arrêter alors que tout roule et qu’il fait encore jour sous prétexte d’être à un camping ? Non, mieux vaut continuer et bivouaquer. Mais ça, il faut l’apprendre ! J’ai une semaine d’entrainement dans les Vosges fin mai pour cela.
J’ai aussi réfléchi aux vêtements à emporter, car il faudra gérer une canicule en Italie et des températures printanière en Norvège. Je pars sur un système de couches qui je modulerai en fonction de la météo mais qui peuvent aussi servir de nuit ou comme vêtements sur les trajets aller et retour. Je dois tester si tout ce que je veux prendre rentre dans les sacoches. Cela sera aussi testé fin mai.
Et la mécanique dans tout ça ?
Sur un long voyage, j’estime qu’il faut avoir deux compétences en mécanique :
– savoir réparer une crevaison
– savoir s’occuper de sa chaine (fixer un maillon rapide ou la placer sur une vitesse particulière pour faire du vélo un single speed)
Tout simplement car ce sont les deux façons qui vous permettent de rejoindre un magasin de vélos qui pourra réparer un plus gros souci. Exception faite d’un gros crash bien entendu !
Mon Genesis a fait 7700 km avant que je ne change les plaquettes de frein, donc j’ai de la marge de manœuvre pour faire mon entrainement dans les Vosges/Alsace (860 km) + la NC4K. Ayant reçu le vélo pendant la pénurie de pièce en 2021, mon vélociste m’a conseillé d’intervertir la chaine tous les 2000 km (max) pour user moins vite la cassette. C’est ce que j’ai fait. Le 9 mai, j’ai rdv pour changer les plaquettes et voir ce qu’il y a à d’autre à faire comme entretien : vérifier les rayons ? Vérifier les roulements ? Vérifier s’il y a du jeu dans les pièces ? On va voir ensemble ce qu’il y a comme gros entretien à faire avant mon départ. Jusqu’à présent, je n’ai fait que vérifier la transmission et les freins. Je pense que ce n’est pas du luxe de faire un peu plus avant une aventure aussi longue.
Je n’emporterai avec moi que de quoi réparer une crevaison et un maillon rapide + dérive chaine. Pas besoin de plus.