En faisant mon check-out, je suis étonnée d’avoir trois personnes devant moi dans la file. Il n’est que 5h45 du matin après tout ! Mais je suis dans une grande ville. Cela change des villages des derniers jours. Je retrouve Delphine dans le garage de l’hôtel et nous démarrons à deux. Je me souviens qu’en 2021, il y avait eu pas mal de déviations après Amsterdam et cela avait été bien ennuyant car nous entrons dans une partie avec beaucoup d’eau. Il n’y a pas beaucoup de routes. Être dévié peut faire faire quelques kilomètres en plus.
Il y a toujours des travaux, mais plus au même endroit. Le GPS galère un peu à re-router et du coup, c’est sympa d’avoir quelqu’un avec qui discuter. Le lever de soleil avec la brume sur les canaux rend le tout un peu magique. Dur dur de se dire qu’on est en train de faire le tour du pays en une semaine.
Les premières heures du jour se passent calmement. Nous roulons chacune à notre rythme, jamais très loin l’une de l’autre mais pas souvent l’une à côté de l’autre. Je vais même avoir un boost de dingue avec la playlist des Cranberries et Delphine me verra filer devant elle. A Edam, nous faisons un ravito puis repartons. Nous longeons la côte mais sommes à l’abri du vent grâce à la digue et le soleil nous chauffe gentiment. A Enkhuizen, il y a une friterie pile sur notre route. C’est le signe qu’il faut s’arrêter manger ! Bon, nous ne serons pas les seules à vouloir manger. Nous allons avoir des corneilles qui viendront se poser sur nos vélos pour essayer de picorer la nourriture à travers les sacs. Quelques canards viendront aussi quémander des miettes. Tout cela nous fait bien rire et passer un bon moment.
Plus question de rigoler ensuite, du moins pour moi. Le passage de la zone industrielle après Edam se fait sans problème, mais nous avons maintenant le vent de face jusqu’à Den Helder. Et là, c’est moi qui galère. Delphine caracole en tête. Et la musique ne m’aide pas. Il va y avoir 50km bien pénible avant de faire un virage plein sud sur la digue à Den Helder. Je préfère nettement le vent ¾ dos que de face ! Je vais pouvoir avancer plus facilement.
A la faveur d’une pause pipi nature, Els va nous rattraper et nous allons nous diriger vers le parcours des dunes ensemble. Mais, nous devons faire attention au timing car nous devons avoir quitté les dunes pour 20h. Les dunes constituent un parc naturel avec horaire d’ouverture pour le respect des animaux qui y vivent. Nous arrivons à l’entrée vers 18h30. C’est un peu juste. Nous décidons de prendre le détour pour ne pas avoir d’ennui. Els va filer devant car il lui reste plus de kilomètres que nous à faire.
La fin de journée est assez compliquée pour Delphine et moi. Nous papotons pour faire passer le temps et faisons plus amples connaissance. Nous arrivons à Ijmunden, ville étape, mais les galères commencent. Il faut traverser un énorme ouvrage naval avec de multiples ponts qui peuvent se fermer à tout moment. Le soleil se couche alors que nous entamons la traversée. Et, bien entendu, la dernière barrière se ferme devant nous ! Je peux vous dire que quand vous savez être à 10 min de votre lit, que vous avez 220km dans les jambes et qu’il est déjà 21h, ça fait bien râler ! Seul point positif du jour, c’est qu’on finit un tronçon d’itinéraire donné par l’organisateur et il y a une certaine satisfaction à cela.
L’arrivée à l’hôtel se fait dans un grand soulagement. Qui sera de courte durée car on nous interdit de prendre les vélos dans la chambre. La réceptionniste nous soutient qu’il n’y a aucun risque, mais nous sommes crispées. Et il faut aussi prendre le temps de vider tout le vélo. Ce qui fait que quand nous cherchons une pizza à manger, il est déjà 22h et tout est fermé … Nous nous rabattrons sur le distributeur de soupe et de chocolat chaud de l’hôtel mais c’est franchement pas dingue comme repas du soir.