Dans cet article de blog, je vous parlais de mon voyage avorté aux Pays-Bas. Je vous disais aussi que j’envisageais alors un tour en Belgique en septembre. Fin août, j’ai donc commencé à planifier mes vacances. Et j’ai réalisé que je n’avais pas envie de faire un grand tour, mais plutôt plusieurs petits et avec des activités liées au vélo, mais pas forcément du voyage pur et dur. Voici donc le débrief de mes vacances à vélo 2020 qui m’ont amenée à pratiquer pas mal de formes différentes de vélo.

Jour 1 : dimanche 13 septembre

Ce premier jour de vacances fut assez sportif car c’était le BXL Tour. Initialement prévu en juin, il avait été reporté en septembre à cause du COVID. Pour ceux qui ne le connaissent pas, il s’agit d’une course cycliste dans les rues de Bruxelles. Elle est ouverte aux amateurs et cyclos (aka les touristes). C’est l’occasion de profiter de sa ville en roulant à des endroits inhabituels tels que certains tunnels de la petite ceinture. J’ai l’avantage d’habiter près de la ligne d’arrivée, donc je n’ai pas eu à me tracasser de mon état à la fin et je suis vite rentrée. Par contre, pour la majorité des participants non bruxellois, cela veut dire qu’il fallait garer son véhicule près de la ligne d’arrivée puis se rendre au départ. En prévision de l’afflux de cyclistes que cela engendrerait, l’organisation avait prévu des convois encadrés par la police. Je ne voulais pas rater l’occasion de pouvoir brûler tous les feux entre l’Atomium et le parc Royal 😉 Du coup, sur le coup de 8 h 30, je suis allée attendre le convoi près du canal, à Outre Pont et j’ai vu passer la voiture avec Eddy Merckx ! Le groupe d’une cinquantaine de cyclistes est arrivé encadré par trois motards de la police. J’ai encore été dévisagée, comme en 2019, vu mon look qui ne cadre pas avec l’esprit « course ». Mais cela m’est toujours égal, je suis là pour m’amuser. En entendant les commentaires des participants à la vue du Botanique, j’ai rigolé dans la barbe que je n’ai pas : en tant que bruxelloise, je sais que pour aller de l’Atomium au parc Royal, ça grimpe. Il n’y a pas le choix. Le tout, c’est de savoir quelle montée prendre. Par facilité, je suppose, la police a choisi le Botanique. « On nous avait pas dit ! » s’exclame l’un des cyclistes. Quoi, 750 m de montée avec 28 m de dénivelé positif, ça ne vous tente pas ? On est dans le plat pays, mais quand même, ce n’est pas plat partout. ^^ J’ai engagé une petite vitesse et roulez jeunesse ! Une fois au parc Royal, j’ai fait un détour par chez La Nomade Sédentaire qui nous avait invités à prendre un second petit déjeuner (miam !).

COVID oblige, le départ était différent cette année. Pas de départ de masse pour les catégories des cyclos. Les cyclos, c’est ceux qui viennent pour s’amuser, pas pour faire une performance. Notre groupe de twittos s’était inscrit pour un départ à 10 h. Lorsque nous arrivons place Royale, nous constatons que l’ambiance est bien différente de l’année passée : bondée en 2019, la place est presque vide de gens mais pleine de barrières Nadar en 2020. Après une petite interview pour la télévision, nous voilà prêts à rouler. À six de front, nous franchissons la ligne de départ et nous nous engageons sur la rue de la Loi. Nous la descendons à coups de « Youhouu » et de « Wéééééé » : c’est particulièrement grisant d’avoir l’espace urbain pour soi, le tout sous un beau soleil. Les sorties des tunnels sont toujours très épuisante, mais cela ne nous empêche pas de placer des « attaques » les uns sur les autres (et de finir la langue pendante en haut). Le groupe reste soudé pendant quasiment dix kilomètres, puis chacun prend son rythme. Après tout, il faut tenir 40 km, donc c’est bien joli de faire les zigotos, mais ça consomme beaucoup d’énergie.

La Place Royale … vide !

Du côté de l’avenue Delleur, je suis dépassée par deux filles habillées en lycra et roulant avec des vélos de course. Elles ne se gênent pas pour me dévisager de bas en haut, puis se regardent en souriant ironiquement (c’est l’effet short-sandale-tee-shirt, je suppose). Quoi ? Il y a un problème ? Vous riez de moi ? Hop, je remets une vitesse et je pousse sur les pédales pour les laisser sur place. Grâce à la magie de Strava, qui groupe les trajets ayant eu lieu au même endroit et à la même heure, je retrouve ces deux filles sur l’application le soir même. Elles ont fait un selfie où on voit le numéro d’un de leurs dossards. Ainsi, je peux connaître leur temps : 1 h 30 et quelques secondes, alors que j’ai fini en 1 h 36… Ce n’est donc pas la peine de me juger sur mon apparence d’un air hautain. Les « vrais » finissent en 52 minutes. Loin devant, donc. Avoir un beau vélo Canyon ne donne pas le droit d’être méprisante vis-à-vis des autres. Elles ont dû s’étouffer en voyant les Brompton, Villo et autres Blue Bike… Bien qu’il y ait l’esprit de course chez les amateurs, je peux vous dire que dans la catégorie cyclos, ce sont majoritairement des gens qui viennent là pour s’amuser et voir Bruxelles autrement. Cela ne sert à rien de juger les autres.

Dans le parcours, il y a un long aller-retour vers Buda et le long du palais Royal, ce qui permet de croiser les copains et de constater qu’on est tous pas si éloignés que ça. Au final, il n’y a que douze minutes d’écart parmi les cyclos de notre groupe de twittos. Ce n’est donc pas trop difficile de se retrouver à l’arrivée. Nous mangeons ensuite une frite et des croustillons avant d’aller mourir sur nos canapés.

Bien qu’étant qualifiée de « course », je pense que cet événement cycliste est à faire au moins une fois pour en sentir l’ambiance et avoir le plaisir de passer tous les carrefours et feux rouges au nez et à la barbe des policiers 😉

Les images de la galerie photo sont cliquables et vous pouvez les voir en plus grand.

Jour 2 : lundi 14 septembre.

Premier mini-trip : je vais aller jusqu’à Gand, bivouaquer à Eeklo puis revenir à Bruxelles le lendemain. Comme ce sont les vacances, pas de départ matinal. Je place mes premiers coups de pédale vers 9 h. Il fait beau. Je suis déjà en short, tee-shirt et sandales. Sans le savoir, j’ai placé ma semaine de vacances pile-poil au bon moment, car il fera magnifique tout le temps et la semaine suivante sera beaucoup plus moche. J’ai planifié l’itinéraire via Route You en mode « vélo loisir – le plus joli ». J’ai ainsi vu que pour atteindre Asse, c’est un autre trajet proposé que celui que j’avais utilisé pour aller à Bray-Dunes en août. C’est un bon moyen de découvrir de nouveaux chemins, mais cette fois ils ne sont pas agréables. On ne peut même plus qualifier ça de gravel, tellement il y a des cailloux sur les chemins dans les bois et les champs. Je note dans un coin de ma tête que « vélo loisir – le plus court » est plus sympa pour aller jusqu’à Asse. Au cours de ces deux jours, je rencontre une bonne dizaine de routes pavées. « Ouch ! », me direz-vous. Hé bien non, car il y a une bande lisse sur le côté de la route, donc je ne suis pas secouée comme une patate. Cette bande n’est pas à chaque fois identifiée comme piste cyclable, mais je suppose que c’est leur fonction. Après 25 km, je me dis que je vais faire une petite pause. Je repère sur le GPS une étendue d’eau qui a l’air pas mal, mais ensuite je déchante car le petit lac est grillagé et le terrain appartient au restaurant. Je me contente donc du banc devant une chapelle, 5 km plus loin. Je transporte mes tartines du midi, quelques biscuits et quelques fruits. L’idée est de trouver le repas du soir en cours de route, soit à Gand, soit après. Je ne m’inquiète pas, les magasins alimentaires sont ouverts et je peux en trouver facilement.

Je constate que je suis soit des itinéraires locaux, soit des points nœuds (cyclo et piétons). Ceux pour les piétons sont parfois difficiles, car les chemins sont étroits et il y a deux fois du sable. J’ai aussi droit à deux escaliers pour monter sur des ponts. Encore heureux que le vélo n’est pas lourd, mais ce n’est pas pratique.

À un moment donné, je rejoins l’Escaut. Le GPS me dit de tourner à gauche, donc je guette un pont. J’ai alors la surprise de découvrir un petit bac. Moi qui adore ça, je suis ravie ! La pause midi du conducteur vient de finir, donc je peux embarquer sans attendre. La traversée dure une minute, mais je suis aux anges : je me sens en vacances. Ensuite, je fais ma pause sandwich. Après une autre paire de kilomètres, me voilà dans la périphérie de Gand. Il y a des pistes cyclables partout et des panneaux pour ne pas se perdre. Je suis le tracé que j’avais prévu dans la ville pour faire la touriste et je me trouve une petite glace tout en déambulant. Je suis perturbée par les rails de tram qui sont plus étroits qu’à Bruxelles. J’ai l’impression d’avoir perdu mes repères, mais tout se passe bien, je ne tombe pas sur un rail. Je prends le temps de visiter la ville, puis je me mets en route pour la suite du trajet. J’en oublie mon repas du soir et il se rappelle à moi quasiment une heure plus tard. Hop, je dégaine le téléphone et je trouve un petit magasin alimentaire dans un village pas trop loin. Je dois dévier un peu de ma route, mais ce n’est pas grave. Comme je suis très stressée à propos des itinéraires, je suis contente d’arriver à lâcher prise ainsi. Le fait de savoir que je n’ai pas d’horaire à respecter m’aide à rester cool. Je trouve de quoi faire un petit repas froid, puis je repars pour Eeklo. C’est aussi à ce moment-là que je réalise que j’ai oublié mon Opinel à la maison. Encore heureux que j’ai pris du pain et pas une baguette.

J’ai déjà fait du camping, mais pas du bivouac. Je ne suis pas tout à fait à l’aise avec le fait de trouver un endroit où dormir hors des campings, donc j’ai coupé la poire en deux et je loge dans une aire de bivouac officielle. C’est un endroit prévu pour bivouaquer, mais qui fonctionne avec le principe du « premier arrivé, premier servi » et qui a un nombre limité de places. Quand j’arrive, il n’y a personne, tant mieux. Il y a une toilette sèche et ça, c’est bien, mais la pompe à eau ne fonctionne pas. Heureusement, j’ai assez de réserves pour boire et j’ai des lingettes nettoyantes qui feront l’affaire pour le soir. J’installe ma petite tente et je mange tranquillement. Il y a un chemin à proximité, mais il n’est pas trop passant. Le temps de lire quelques pages, et me voilà plongée dans les bras de Morphée. Je suis contente de cette première journée. Tout s’est bien passé et je suis arrivée à bon port.

Les images des galeries photos sont cliquables et vous pouvez les voir en plus grand.

« de 2 »

Jour 3 : mardi 15 septembre

Je suis réveillée vers 6 h 30 par les ouvriers du dépôt communal qui se trouve derrière la haie. Pas cool, mais je fais avec. Ça a été une nuit sous tente typique pour moi : j’ai eu trop chaud au début puis il a fait un peu frisquet. J’ai dormi 1 h, puis 2 h et puis, enfin, 4h. J’ai mon quota d’heures de sommeil mais je l’ai fait en 3 fois. Une fois hors du bivy, je commence par regarder où il y a des magasins pour acheter à manger. Il y a un Delhaize à 1,5 km de là où je me trouve. Parfait ! Je remballe tout, fais mes courses et reprends l’itinéraire prévu vers 9 h. Peu de temps après, je trouve un chouette endroit pour déjeuner : un banc et une poubelle. Que demander de mieux ? La poubelle, surtout, me permet de vider tous les déchets que je trimballe depuis hier.

J’avais repéré un char de la Seconde Guerre Mondiale sur mon trajet et je l’aperçois plus vite que prévu. Petit arrêt photo. Je vois aussi pas mal de ponts assez sympas. Le canal que je suis est un peu monotone, mais regarder l’architecture des ponts fait passer le temps. Une fois que je le quitte, je roule entre des champs et des villages, avec quelques passages sur des terrains un peu plus VTT que VTC. Il y a même un single track qui m’oblige à me concentrer si je ne veux pas tomber. Il ne dure heureusement que 2 km mais j’en ressors avec les bras en compote.

Le trajet du retour me fait passer par « Sas Van Gent ». Je n’avais pas réalisé que c’est aux Pays-Bas. Ce n’est pas très loin de la frontière, mais ça me fait quand même changer de pays. L’architecture et les routes changent directement. Cela ne dure que 2-3 km, mais ça me fait plaisir. J’ai ensuite droit à des paysages très variés : chemin de halage, chemin de terre dans le champ de maïs, rues pavées,… Je vois même des émeus !

J’avais repéré une sandwicherie près du pont Mira. À la pause du matin, je me dis qu’il me reste que 22 km à faire pour y arriver. En vérité, il y en a avait 56 : quand on dézoome sur l’écran, l’échelle change… Je mange vers 14 h avec déjà presque 70 km dans les jambes. Je ne le savais pas encore, mais la journée n’était pas près de se terminer tout de suite…

En brun, le trajet prévu.
En bleu, le trajet que j’ai fait.
En orange, le trajet que j’aurai pu faire.

La suite de mon trajet devait me faire suivre des chouettes chemins de halage entre Hamme et Buggenhout. Sauf qu’il y a de gros travaux et que je suis baladée de déviation en déviation. Cela devient très frustrant et rallonge les kilomètres. Je décide de lâcher le trajet que j’avais prévu et de prendre le chemin le plus court pour rentrer. Le GPS me propose quelque chose qui ne me branche pas, donc je regarde une carte. Je vois une ligne droite jusqu’à Lebbeke et une jusqu’à Asse. C’est une nationale, mais avec des pistes cyclables séparées. Allé go, et puis, à Asse il y a normalement la F212. C’est moins bucolique, mais je n’en peux plus des déviations ! La piste séparée n’empêche pas que je me fasse presque écraser deux fois, mais j’arrive à Asse quasiment sans soucis. Je me souvenais que la F212 démarrait près de la gare, donc je cherche les rails de train. Et là : alléluia, je reconnais l’endroit ! Sauf que … il y a AUSSI des travaux, donc la piste est déviée par l’arrière des zonings jusqu’à Zellik. Bon, au moins c’est bien indiqué. Je retourne sur la chaussée jusqu’à ce que je reconnaisse le chemin que j’avais fait en sens inverse pour aller à Bray-Dunes. Ensuite, Les derniers kilomètres jusqu’à la maison sont une formalité. Au final, j’ai de nouveau fait 5 km en plus que prévu. Le hasard des voyages à vélo, me direz-vous. Ce n’est rien de grave, mais c’est toujours très ennuyant de rencontrer des travaux mal indiqués et d’être trimballée de déviation en déviation.

« de 2 »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *