Avouons-le tout de suite, le vélo c’est un peu une histoire de famille. Nous avons toujours habité en ville à proximité de transports en commun, donc nous n’avions pas besoin de voiture. Le week-end, nous allions soit au parc, soit balader à vélo. Je ne me souviens plus de quand et comment j’ai appris à faire du vélo, mais je me souviens très bien du petit vélo blanc que nous partagions mon frère et moi (et plus tard avec ma petite sœur). J’ai ensuite eu mon premier vélo. Je revois encore fugacement la sonnette et sa couleur : rose-mauve un brin vif. Très tôt, nous avons donc été faire des balades en famille. Nous avions notre tour de prédilection que nous faisions inlassablement (et de plus en plus vite).

L’année de mes douze ans, je passe la visite scolaire et le médecin me détecte un début de scoliose dû à ma poussée de croissance ultra rapide et au poids de mon cartable. Il recommande que je porte celui-ci le moins possible. Comment aller à l’école sans porter son cartable me direz-vous ? A vélo pardi ! Mais il me faut alors un nouveau vélo, l’ancien étant nettement trop petit. Je me souviens du soir où le collègue de mon père est venu déposer celui qui deviendrait MON vélo. J’étais surexcitée ! Et pour un vélo de seconde main, je peux vous dire qu’il a eu une belle vie ! Ce n’est que dix-huit ans plus tard que j’ai commencé à voir des signes de fatigue sur le cadre (mais ça, c’est une autre histoire). J’ai alors commencé à aller à l’école à vélo, puis à l’escalade trois fois par semaine. Je n’ai été ainsi qu’un an à l’école mais j’ai continué à aller à l’escalade pendant huit ans et à faire d’autres trajets à deux roues.

Un jour, mon père nous explique avoir trouvé des vacances à vélo. Nous étions PAF ! Il y a donc des fous qui partent en vacances comme cela ??? C’était la découverte de Dynamobile. Il s’agit d’une rando de 10 jours à 150 participants dont le but est de promouvoir l’usage du vélo et de montrer qu’il est possible de l’utiliser même en vacances. Les logements se font dans des écoles ou des halls de sports et une cuisine végétarienne suit le groupe. Avant d’emmener la marmaille, papa a testé un an, seul. Et il a bien accroché (sauf à la cuisine) !

C’est donc comme ça qu’en juillet 2002, je pars à treize ans faire ma première rando vélo. Et pas n’importe laquelle, s’il vous plait ! Bruxelles – Luxembourg – Strasbourg  ! Soit quelques 589km à vélo. Vous pouvez retrouver un reportage du voyage ici. Je remercie papa d’avoir fait celui-ci, car ça me permet d’avoir plus d’infos sur le voyage qu’avec mes maigres souvenirs de l’époque. Je me souviens très bien de certaines grosses montées, de la journée quasi en descente complète en arrivant à Luxembourg (puis de la méga côte pour arriver au hall de sport et ma crevaison en bas de celle-ci), de l’arrivée à Strasbourg et des amitiés tissées.

Nous remettons le couvert en 2003 en emmenant le frangin. 643 km à travers la Belgique, l’Allemagne et les Pays-Bas. Nous partons avec une remorque cette année-là. À part le point de rencontres des trois frontières et les passages de bacs aux Pays-Bas, je n’ai guère de souvenirs de cette édition.

En 2004, nous retournons à trois, mais j’ai très peu de souvenirs de cette fois-là. Et pour cause, je fais une chute au huitième jour. Je ne m’en souviens pas, mais d’après les cyclistes derrière moi, la remorque m’a dépassée dans un chemin forestier. Résultat des courses : commotion cérébrale pour bibi et 24h à l’hôpital. J’ai de vifs souvenirs de l’arrivée de l’ambulance, des lumières des couloirs qui défilent alors que je suis sur le brancard, du bruit de la machine à IRM et de la chambre. Le reste n’est que brouillard. J’ai passés trois semaines à la maison en convalescence et ne garde aucune séquelle de cela (sauf si on en croit mon frère mais bon…).

Nullement dégoutés par cette expérience, nous retournons à Dynamobile en 2005. Et la p’tite sœur vient aussi. Nous partons donc à quatre avec deux remorques. C’était un joli cortège. Le tour de l’année nous fait une boucle en Belgique avec une soirée aux Pays-Bas et une soirée en France. Je n’ai, de nouveau, que quelques souvenirs de ces vacances, mais j’en retiens toujours cette impression de dépaysement et une grande fierté.

Je ne sais plus pourquoi, mais nous ne faisons pas la randonnée en 2006. En 2007, papa décide de partir pour la première fois seul en voyage à vélo. C’est grâce à Dynamobile qu’il a chopé le virus (et moi aussi, mais bien plus tard). Nous n’y allons pas non plus en 2008, tandis que papa continue ses péripéties à vélos de son côté. Je me souviens aussi que les destinations proposées nous tentent moins à cette période. Il faut attendre 2010 et le voyage à Berlin pour que nous retournions dans la rando. Pensez-vous, avec une destination pareille, ça donne envie ! Le groupe va en bus jusqu’à Paderborn puis en vélo jusqu’à Berlin et revient en bus. Papa rejoint le groupe à Paderborn avec son p’tit vélo. C’est à cette période-là qu’il laisse tomber le vélo droit pour le vélo couché. De mon côté, je pars avec la remorque, car je préfère cette répartition du poids par rapport aux fontes.

J’ai, bien entendu, nettement plus de souvenirs de cette année-là, car j’étais plus âgée. Il faut aussi dire que je m’étais achetée ma première caméra et que j’ai donc ramené PLEIN d’images et fait des vidéos. Ça aide à l’entretien des souvenirs. Je me souviens de cette arrivée majestueuse sous la porte de Brandebourg avec l’euphorie liée à la fin du voyage. Je me souviens de l’immensité de la ville et de ses allées « à la russe » comme je disais (en vérité, c’est plus « à l’allemande » mais bon…). Je me souviens de la balade à pied avec papa en suivant le tracé du mur.


Papa participe encore une fois à Dynamobile en 2013 et est même itinériste pour l’étape finale qui arrive à Amiens. C’est en 2015 que je retourne dans la rando pour quatre jours, entre Ciney et La Louvière. En 2016, j’emmène mon cousin avec moi sur les routes vers le Mont-Saint Michel. Je prends aussi part à l’organisation, car je m’occupe des relations presse. Il faut aussi avouer que mes vidéos de 2010 et 2015 sont encore bien présentes dans l’esprit des participants et qu’ils en redemandent. J’ai plus de matériel et plus d’expérience, donc cela permet de faire de belles vidéos promotionnelles de la rando. Cette année-là, la météo est idéale (parfois trop même) et avoir un ado sous ma responsabilité a été une expérience enrichissante. Nous ne nous sommes pas bouffé le nez, même s’il y a eu quelques moments sous tension. C’est aussi l’année de la découverte de la Véloscénie, parcours balisé jusqu’au Mont-Saint-Michel. Ça aide grandement au voyage quand il « suffit » de suivre les panneaux.

En 2017, nous allons aux Pays-Bas. 2017 est aussi l’année où j’ai commencé les livraisons en vélo cargo dans Bruxelles. Autant vous dire que le rythme familial de la rando devient un peu lent par rapport au rythme des livraisons … Je passe donc pas mal de temps concentrée sur mes vidéos en filmant la colonne, la remontant,… Je m’essaie au format du vlog et passe pour une tarée à parler à la caméra. Les Pays-Bas me tapent clairement dans l’œil de par les infrastructures cyclables, mais aussi par les paysages et petits villages traversés. Brielle tout particulièrement me plait beaucoup, mais je n’ai pas assez le temps de visiter. Je décide donc qu’un jour, je reviendrai ! La météo est avec nous durant tout le voyage et le vent ne nous ennuie pas tellement.

Je me souviens avoir chantonné « I believe I can fly » sur le plan Delta. Les autres autour de moi semblaient avoir du mal, mais moi je pétais la forme du feu de Dieu ! Le résultat de mes quelques centaines de kilomètres dans Bruxelles. Je garde un très bon souvenir de ce voyage, car je ne me souviens d’aucune difficulté particulière, d’une météo très clémente et de bons moments passés entre amis. Et puis le pays est très « loveable » aussi.


Quelque part dans les canaux des Pays-Bas

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