Si vous êtes sur ce blog, c’est plus que probablement via un lien posté sur mon compte Twitter. Vous n’êtes donc pas sans savoir que je suis coursière pour Dioxyde de Gambettes. C’est une coopérative de livraison en vélo cargo. Rien à voir, donc, avec les start-up de la Food Tech* auxquelles vous pensez en entendant « livraison à vélo ».

*La FoodTech est l’ensemble des entrepreneurs et des startups du domaine alimentaire (de la production au consommateur final) qui innovent sur les produits, la distribution, le marché ou le modèle économique.

Si j’ai commencé à faire des livraisons, c’est parce que je voulais un job flexible en plus de mon activité principale (je suis indépendante). Je voulais 10-15h de travail par semaine, mais pas plus. J’ai postulé à toutes les entreprises présentes à Bruxelles et j’ai eu une réponse positive de Parcify. En avril 2017, j’ai ainsi fait ma première course pour eux. Des bières. Hé ouais, on est belge ou on ne l’est pas hein ^^ J’ai ensuite enchaîné avec des livraisons de … Pampers et de courses. À l’époque, ils n’avaient pas les tous grands sacs à dos et livrer ce genre de commande n’était pas possible avec un seul livreur. Le Bullitt, le vélo cargo, les intéressait donc fortement. Mais le hic, c’est que du coup ils ne me confiaient pas des masses de courses. Juste ce qui ne rentre pas dans le sac à dos qu’ils fournissaient. Au total, j’ai fait 5 courses pour eux sur 3 mois … Pas terrible. Je quitte Parcify en juin 2017 et passe chez Lili Bulk que j’avais découvert un mois plus tôt.

Livraison Parcify

À l’époque, Lili Bulk est une entreprise qui vient de se créer. Ils vendent des produits alimentaires bios secs en bocaux consignés. En lisant un article sur eux, j’apprends qu’ils ont un livreur à vélo. Qui ne tente rien n’a rien, je propose alors ma candidature. Avoir le Bullitt à disposition a aidé, car il n’a pas fallu discuter longtemps pour que je sois engagée. Le 8 mai 2017, je fais mes premières livraisons pour eux. Sans trop connaître le volume des boîtes à transporter, je prends la caisse fabriquée maison. Au final, elle va plus m’ennuyer qu’autre chose. Je planifie méticuleusement ma première tournée, mais … je me retrouve avec 8 boîtes à transporter. Avec le recul, j’aurais pu tout prendre sur le vélo, mais à l’époque j’ai hésité. Je dois donc improviser et couper ma première tournée en deux.

Rien de bien dramatique, mais du coup, ça me prend plus de temps que prévu. Je vais très vite laisser tomber la boîte en bois car elle est trop contraignante. Je me contente d’empiler les boîtes sur le vélo et de les protéger quand il pleut. Je roule pour eux pendant un an et je fais mes premiers gros trajets de livraison (plus de 50km). À ce moment-là, Je roulais uniquement le jeudi soir et je n’étais jamais à vide, car je ramenais toujours des bocaux consignés.

En février 2018, une autre entreprise que j’avais contactée en 2017 me donne un coup de fil pour savoir si je suis toujours intéressée. C’est Dioxyde de Gambettes. Je commence à rouler pour eux fin février 2018. Je roule le mercredi et le jeudi. J’arrive à cumuler mon travail pour eux avec celui pour Lili Bulk pendant quelques temps, même si parfois ça me fait des longues journées de malade (93 km sur une journée !). Mais en mai 2018, je me dis que ça devient ingérable, donc je laisse tomber Lili Bulk. Avec Dioxyde de Gambettes, GO2, j’entre dans un autre monde de livraison à vélo. Déjà, tout le monde roule en vélo cargo. Ça en jette nettement plus qu’un sac à dos quand on sort du garage ! Il y a des tournées régulières tous les jours avec des timings à bien respecter. Il y a une bonne base de clients, donc le travail ne manque pas. Quand j’arrive chez eux, nous sommes 4 coursiers sur la route pendant 5 à 6h tous les jours, du lundi au vendredi. Maintenant, en février 2020, nous sommes toujours au moins 6 sur la route du lundi au vendredi et 2 (bientôt 3) le samedi. Nous sommes accompagnés d’un dispatcher tous les jours. Et en cas de grosse demande, nous pouvons mobiliser jusqu’à 8 coursiers d’un coup grâce à la plus grosse flotte de vélo cargo de Bruxelles ! Chaque coursier parcourt en moyenne 50km par jour, avec une charge moyenne de 40kg presque en permanence sur le vélo. Le poids peut varier très fortement, mais comme on combine des tournées légères de courrier (par exemple) avec des livraisons de colis, on est rarement complètement à vide (sauf en revenant au dépôt, bien sûr). Il faudra venir lire l’article de la semaine prochaine pour connaître la suite de mon parcours chez les Gambettes 😉


6 Replies to “Comment je suis devenue coursière en vélo cargo.”

  1. bonjour, 1 grand merci pour ce cyclo-partage de votre parcours en velogistique ; j’envisage de faire de meme pour des paniers legumes bio livrés à domicile ; et pour chaque course, vous procedez comment la plupart du temps si ce n’est pas trop indiscret : au poids ? au km ? à la course ? au ticket ? pour quel (s) montant (s ) ? merci de votre réponse… Karim

    1. Bonjour, la tarification est double : elle dépend du poids et du kilométrage. La valeur de la marchandise n’entre pas en compte dans le tarif de la livraison.

  2. Bonjour, j’ai une petite question. Vous travaillez avec votre vélo personnel mais j’imagine que beaucoup de coursiers travaillent avec un vélo fournit par l’entreprise, c’est bien cela ? Vous touchez une sorte de dédommagement pour l’usure de votre vélo ?

    1. Bonjour,

      Je travaille avec mon vélo mais il m’arrive très souvent de rouler avec les vélos électriques de la coopérative. Tout ce qui est mécanique est pris en charge par la coopérative.

  3. Bonjour,
    Merci pour ce témoignage, c’est très instructif! Vous parlez de planification des tournées, avec quels plans ou gps travaillez-vous pour optimiser vos déplacements? C’est peut-être pas très important avec un vélo électrique mais en mécanique ça compte! Vous avez déjà eu recours à des logiciels/apps d’organisation de tournées qui soient bien faites?

    1. Bonjour,
      On travaille principalement de mémoire. On place les lieux sur une carte et on regarde ce qui nous semble le plus pratique basé sur notre expérience (et ce qui se regroupe par code postal bien sur). Actuellement, nous avons l’occasion de travailler avec le logiciel d’un partenaire, mais l’algorithme est très mauvais en ce qui concerne le dénivelé et les sens unique limité. Il n’est fiable que 60-70% du temps sur le trajet.

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