J’ai abandonné le 4 août après avoir fait 2098km en 13 jours. Et j’étais ok avec ça. J’étais prête à pousser mes limites, ce que j’ai fait. Et en plus de cela, j’ai fait pas mal de choses pour la première fois. J’ai fait un bivouac sauvage dans la montagne. J’ai grimpé trois cols à plus de 1000m d’altitude, y compris le Saint Bernard à plus de 2000m. Si on m’avait dit que j’allais traverser les Alpes sur mon vélo, j’aurais bien ri ! Et pourtant ! Je n’étais jamais allée en Italie et au Danemark. Je n’avais jamais démonté mon vélo. ça, j’ai détesté. Je n’avais jamais été aussi longtemps sur mon vélo. Je n’avais jamais été seule aussi loin de la maison. J’ai rencontré des gens extraordinaires.
Mais… oui, il y a un mais : mon objectif n’a pas été atteint. J’ai vraiment envie de rouler jusqu’au Cap Nord. Avec le recul, je me dis que j’aurais dû attendre 2024 pour cela. 2023 c’était un peu tôt. Ce n’est pas grave, j’ai appris plein de choses et je sais ce que je dois améliorer pour 2025. Parce que oui, j’ai décidé de prendre 2024 pour m’entrainer et finir la North Cape en 2025. Et quand je parle de m’entrainer, je parle aussi de retrouver la joie des journées simples sur le vélo. Ne pas tout faire en mode ultra cyclisme, ne pas toujours courir après le temps. Je peux faire des sorties à 50 km, ce n’est pas interdit. Je peux m’arrêter pour flâner en chemin. J’ai aussi envie de faire ça. Et avec le fait d’être au bureau beaucoup plus qu’avant, je dois rebâtir un peu d’endurance et la maintenir. Ce que je n’ai absolument pas fait en 2023.
En parallèle de finir ces articles de blogs, j’écris ceux sur ma Race Around The Netherlands 2022. Et dedans, j’y ai trouvé des enseignements que j’avais complètement oubliés. Bien sûr qu’emporter la tente c’est avoir plus de liberté, mais c’est aussi subir la météo et ne pas se reposer. Quand je fais de l’ultra cyclisme, c’est aller dans des hôtels qu’il me faut. Je l’ai bien compris maintenant. Cela me permettra aussi de m’alléger sur le vélo. Et sur une course comme la North Cape, cela joue encore plus que sur une RATN.
Je dois aussi me décider sur comment je partage mon aventure. Comme sur ma RATN 2021, partager sur les réseaux sociaux a été chronophage. Je me suis mise des limites pendant la RATN 2022 et ça avait bien fonctionné. Il faut que je fasse cela sur la NC4K. Le jour où j’ai posé des limites, j’ai fait 225km. J’ai été concentrée sur la route toute la journée. Bien sûr, je prenais des photos en roulant, mais je les gardais pour moi. Et ça, c’est quand même plus efficace que de tout partager dans les 2-3h qui suivent.
Mentalement, il faut que j’évolue. Il faut que j’apprivoise la fatigue et que je ne la laisse pas me guider. J’ai très peu réussi à me créer une bulle comme je l’avais fait pendant la RATN. Il faut que je travaille cela.
J’ai quelques points d’attention pour le physique à surveiller mais de ce côté-là, il n’y a pas grand-chose à modifier.
Pour le moment, j’ai deux épreuves au planning de 2024 : Liège – Bouillon – Liège (500km en 3 jours) et la Diagonale (360km en 24h). Je vais me forcer à rouler ces courses le plus légèrement possible pour voir si je manque réellement de quelque chose.
N’hésitez pas à me poser vos questions. Je serai ravie de partager mon expérience avec vous.