2018 marque un tournant très important pour moi. Suite à de multiples demandes de participants, le staff de Dynamobile décide de partie au Royaume-Uni, ce qui n’est pas une mince affaire pour un groupe de 180 cyclistes ! Etant l’une des seules à parler suffisamment bien anglais pour prendre les contacts, je me jette dans la préparation de ce voyage. Je vais deux fois sur place pour trouver des logements, puis encore une fois pour repérer le trajet des trois premiers jours. Je peux vous dire que ça a été une sacrée expérience ! Et le voyage en lui-même est assez épuisant moralement. Le physique tient le coup, car j’ai déjà plus de 2000 km dans les jambes en juillet, mais le mental c’est plus dur ! Il y a une pression du groupe à laquelle je ne m’attendais pas, car une partie des gens ne pensent qu’à eux, veulent tout savoir à l’avance, n’écoutent pas les consignes,… Il arrive que le soir je ne puisse pas finir mon assiette, tellement je suis interrompue. À Maidstone, la police débarque ! Apparemment, nous nous étions fait remarquer en arrivant … (No shit Sherlock !). Je dors mal et peu. Dernière couchée, première debout. Je peux compter sur le soutien inconditionnel de mes amis les plus proches et ça fait du bien. Une fois les pieds posés sur le continent, mon corps me lâche. Je manque de m’endormir sur mon vélo en arrivant à Grand-Fort-Philippe. Je m’écroule sur mon matelas et pique un somme de trois heures avant de me réveiller quand le dîner est presque passé. J’enchaîne ensuite avec une nuit de neuf heures… Et vous ajoutez à tout cela que mon cousin et un de ses amis sont aussi de la partie. Je suis donc responsable de deux ados et dois veiller à ce que ça ne tourne pas au vinaigre entre eux… Je rentre de ce voyage très fière de ce que j’ai accompli, mais frustrée contre certaines personnes du groupe et contre la dynamique qu’ils ont instaurée. Je décide alors à ce moment-là que je ferai encore un an avec Dynamobile, puis basta ! Surtout que le noyau dur de l’ASBL doit être renouvelé en 2020 et qu’il n’y a aucune garantie qu’il le soit.

Fin 2018, je commence à regarder où je voudrais partir en vacances solo pour la première fois. Les Pays-Bas me tentent bien, car je connais déjà un peu le pays et en même temps je vais faire des détours inconnus. Je trouve donc des campings, récupère les traces GPS et me voilà parée pour le voyage… plus d’un an à l’avance … Oui, je ne suis pas nette. Juste « un peu » carrée. Je rêve complétement déjà aussi d’un voyage en Allemagne avec un retour par les Pays-Bas et un autre voyage plus poussé en UK. Suite à des photos que je vois sur Twitter, je rêve aussi d’une escapade au Grand-Duché du Luxembourg. Autant vous dire que ce ne sont pas les idées qui manquent et que ça laisse présager de belles aventures!

Je ne peux pas me permettre de partir deux fois par an en vacances, donc je dois faire des choix. Avec la forme physique que j’ai maintenant (vive les livraisons), je décide de prendre un jour de congé de temps en temps et de partir rouler. Rouler loin … à plus de 100km. Je fais ainsi 115km en avril 2019. Je reviens de cette journée la tête vidée et pleine à la fois. Ne pas penser au boulot et aux soucis me fait un bien fou ! Et puis avoir vu le chiffre magique des 100km sur le compteur, c’est quelque chose ! Si vous m’aviez dit ça il y a 1 an, je vous aurais regardé de travers. En mai 2019, je récidive et vais plus loin : 143km. Malgré un vent de face sur la première moitié du trajet, je ne me décourage pas ! Je veux rentrer et pouvoir dire que je l’ai fait ! Et je le fais ! J’ai l’impression de passer pour une tarée auprès de certaines personne, mais je pense que tant que tu ne le fais pas, tu ne peux pas comprendre.

Quelque part au cours du mois de mai 2019, je sens que la béquille de mon vélo commence à bouger plus qu’elle n’est censée le faire. Je regarde pourquoi. Et là, horreur et damnation ! Je découvre qu’en fait, mon cadre est légèrement écrasé par la béquille et, plus que probablement, par tous les voyages à vélo bien chargés. C’est la douche froide ! Je demande conseil à gauche et à droite et la réponse est sans appel : le cadre n’est pas réparable et il n’est pas recommandé de continuer à rouler avec le vélo. Snif ! Dans mon malheur, j’ai de la chance, car fin juin c’est mon anniversaire. Et 2019 marque un palier important : j’ai 30 ans. J’ai donc, pour une fois, organisé une fête. Avec les cadeaux et autres dons, j’arrive à mettre de l’argent de côté pour mon premier voyage et à acheter un nouveau vélo. Je vous passe les heures de recherches passée à chiner LE vélo et à comparer des dizaines et des dizaines de montures. Mon choix finit par se porter sur le Hoprider 500 de Décathlon. J’ai des amis sceptiques sur ce choix, mais je suis contente d’avoir ce vélo. En juillet, je le baptise et je réalise ma première balade de 200km. À part les poignées ergonomiques, tout le reste du vélo me convient.

Juillet marque aussi les vacances annuelles avec Dynamobile. Et, nouveauté de 2019, je pars avec le Bullitt, le vélo cargo ! Avec l’expérience de 2017 et 2018, je sais que je dois ralentir mon rythme, sinon je vais m’ennuyer. Je joue donc au vélo balai pour les enfants fatigués. L’expérience est très enrichissante et je partage d’innombrables fous rires avec mes petits passagers. Mais, je n’aime pas voyager avec le Bullitt. Le mono-plateau et les vitesses ne me donnent pas le même rythme que sur mon vélo classique et ça me frustre. La taille de la roue arrière joue aussi dans la sensation du manque de souplesse et de légèreté. Je m’amuse quand même pendant 10 jours, mais je décide que je ne retenterai pas l’expérience. Je rentre très fatiguée du voyage cet été-là. Il faut dire qu’avant le départ, j’avais déjà plus de 4000km dans les jambes et ça a joué sur mon état général, je pense. J’ai aussi voulu trop en faire par fierté et je n’aurai pas du.

2019 se finit sans que je puisse repartir faire des longues balades, car je travaille nettement plus sur les livraisons. Je clôture l’année avec 10500km au compteur (dont + de 7000 juste avec le vélo cargo musculaire). Ne pas rouler ne m’empêche pas de préparer et planifier des sorties d’une journée ou des voyages ^^ Certains challenges me démangent les pédales : BXL-Amsterdam-BXL en deux jours me semble tout à fait jouable maintenant (alors qu’il y a 2 ans … je vous aurai bien ri au nez !). Et je m’intéresse aux épreuves d’ultra-racing, mais ça ce n’est pas du tout pour tout de suite ^^

Voilà donc comment je suis devenue cyclo voyageuse. Merci d’avoir lu jusqu’ici 😉 Stay tunned for the next episode comme on dit.

One Reply to “Comment je suis devenue cyclo-voyageuse – 2ème partie”

  1. Bravo! J’adore quand tu écris « … Ne pas rouler ne m’empêche pas…. » alors que tu fais des milliers de kilomètres par an. Hahaha, un conseil ? Ménage toi. Et profite le nombre de km n’est pas le principal. Gros bisous

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