J’ai posté ceci sur Twitter le matin du jour 6 : « Massage matinal du cou, des épaules, des genoux et des biceps car ça a bien fonctionné hier ! Ça a bien retardé l’apparition des douleurs et elles ont été moins fortes. ». Mais je ne me souviens absolument pas d’avoir eu mal… L’esprit est sélectif quand il veut.
Suite à mon expérience de 2021, je savais que dans les 20 premiers kilomètres du jour, il y aurait un peu de dénivelé. Ho, rien de bien dramatique, mais quand on vient de faire 600km sur du plat, cela surprend. Delphine et moi démarrons ensemble mais sommes vite séparée car je suis une quiche dès que cela monte. Du côté de Zandvoort, nous allons arriver à ravitailler car nous étions à sec suite au fiasco pizza de la veille. Delphine a un peu du mal ce matin-là et le fait de voir une gare n’a pas aidé. Je connais la sensation et c’est pénible. Nous papotons tout en déjeunant et puis on se remet en route à notre rythme. La suite du trajet est plus plate et dans les dunes donc c’est assez bucolique. A l’approche de La Haye, je tombe sur une ginguette ouverte. Hop, pause pipi. Je regarde sur le traqueur et voit que Delphine n’est que un kilomètre derrière. J’aurai juste le temps d’aller aux toilettes et de lui commander un café qu’elle est déjà là. Elle arrive en compagnie de Werner, qui roule avec elle depuis un bon moment déjà. Il ne va pas s’arrêter et filer. Je continue ma route pendant que Delphine s’arrête.
Il n’y a pas à dire, quand vous n’avez pas un gros orage sur la tête, c’est quand même plus facile de traverser une ville ! La Haye est beaucoup plus agréable en 2022… Entre La Haye et Hoek van Holland, je redécouvre le pays. Rien n’éveille le moindre souvenir ici. Bon, il faut dire que c’était une fin de journée compliquée en 2021 et que là, je suis sous le ciel bleu et le soleil et que c’est le milieu de la matinée. A l’approche de Rotterdam, je trouve un banc. De nouveau, Delphine arrive assez rapidement et nous mangeons ensemble. On se croirait vraiment en vacances ! A ce moment-là, elle me dit qu’elle ne trouve pas une chambre pour le soir. Je lui montre mon B&B où il semble y en avoir encore une de libre donc elle s’empresse de réserver. Une fois nos tartines avalées, en route vers Rotterdam. Je pars devant. Je croiserais Géraldine sur une terrasse d’un McDo. Je ne l’avais plus vue depuis deux jours.
En 2021, j’étais arrivée à Rotterdam tard le soir et l’arrivée avait été chamboulée. Je suis maintenant en pleine heure de pointe du midi et ce n’est guère mieux. Il y a trop de gens, trop de bruit et trop de feux rouges. La traversée de la zone industrielle puis la longue ligne droite le long de l’autoroute sont toujours aussi horrible. J’ai hâte de repasser dans la verdure. Je pousse un soupir de soulagement quand cela arrive mais je grince des dents en même temps car le vent est de face et bien ennuyant. Il va y avoir quelques kilomètres un peu pénible.
Je trouve une toilette publique et quand j’en ressorts, Géraldine est là ! Nous allons rouler ensemble une petite heure avant qu’Els nous rattrape. Géraldine fait un break et je continue avec Els. Nous allons passer quatre heures à papoter et avancer sans faire de break. 100km sans pause, nouveau record pour moi. Nouveau record mais aussi nouveau truc débile à ne pas faire : j’ai à peine bu et mangé pendant ce temps-là… Je ressens un grand frisson de froid alors que nous sommes à l’arrêt à un pont qui est levé. Je vais manger et boire beaucoup en une fois. Mon estomac ne va pas aimer, mais je me sens mieux. Le temps est en train de changer et le ciel devient menaçant. Nous nous arrêtons pour mettre le pantalon Kway et Géraldine nous rattrape.
Els va filer devant et je continuerai sur le plan Delta avec Géraldine. Il y a une purée de pois monstrueuse ! Je ferai un très beau doigt d’honneur à l’écluse qui m’avait faite craquer en 2021. Cela fera rire Géraldine mais c’est un vrai soulagement pour moi d’aller mieux.
Le brouillard s’épaissit et nous sommes obligées d’allumer nos phares. On ne voit pas à 5m. Mais où est passé le soleil ?! Géraldine va poursuivre sa route pendant que j’arrive à destination. Delphine arrivera plus tard.
La logeuse propose de nous faire le petit-déjeuner à 5h du matin quand nous lui disons partir à 6h. Merci à elle, ça aide de démarrer la journée avec le ventre bien plein.